Comment calculer la valeur d'une entreprise ?
Calculer la valeur d’une entreprise est nécessaire pour déterminer le prix de cession. Toutefois, il s’agit d’une opération délicate qui repose sur des calculs très complexes. Le choix de la méthode de calcul varie selon qu’il s’agit d’une opération de cession sur une majorité ou d’une petite transaction portant sur une minorité d’actions. Il dépend aussi de la taille et du secteur d’activité de l’entreprise à céder. Explications.
Cession d’entreprise : les méthodes d’évaluation ou comment calculer la valeur d’une entreprise
Pour déterminer la valeur d’une entreprise, il faut analyser de multiples données relatives à son passé, son présent et son futur. Voici les principales méthodes d’évaluation retenues :
La méthode des flux de trésorerie actualisés
Cette approche vise à évaluer l’entreprise en fonction de sa rentabilité sur les 5 prochaines années à venir. L’évaluation de la valeur d’une société se fait en appliquant un taux d’actualisation aux flux de trésorerie futurs. La méthode des flux de trésorerie actualisés présente l’avantage d’intégrer les incertitudes et les risques futurs dans l’évaluation. Toutefois, elle repose sur des calculs complexes et, surtout, dépend de la fiabilité du business-plan prévisionnel. Généralement, la méthode des flux de trésorerie actualisés est réservée aux sociétés de moyenne ou grande taille.
L’approche par les comparables
Il s’agit d’appliquer à la société à valoriser les multiples de chiffre d’affaires ou de résultat d’exploitation observés sur des sociétés cotées comparables ou des transactions intervenues sur des cibles comparables, idéalement en termes de secteur d’activité et de taille.
La valeur calculée avec un coefficient multiplicateur appliqué au chiffre d’affaires ou au résultat prend en compte des risques liés au secteur d’activité de l’entreprise. Simple et facile à mettre en place, cette méthode convient pour calculer le prix de vente d’une entreprise quelle que soit sa taille.
L’approche patrimoniale
Comme son nom l’indique, cette méthode consiste à rééavaluer les fonds propres d’une entreprise à partir de l’écart entre la valeur nette comptable des actifs et passifs de la société et leur valeur de marché.
L’approche patrimoniale tient compte de la capacité à créer de la richesse (goodwill). Elle convient particulièrement pour valoriser des holdings détenant des actifs immobiliers ou des entreprises à forte dimension patrimoniale sans exploitation complexe et/ou complète (brevets, fonds de commerce par exemple).
Quand les actifs détenus par la holding présentent les caractéristiques d’une activité complète, il convient de combiner l’approche patrimoniale pour la holding et les autres approches pour les participations détenues par la holding.
La valorisation d’une entreprise se fait généralement en 3 étapes :
Préparer la valorisation
Pour calculer la valorisation d’une entreprise à céder, il faut disposer de données fiables et homogènes. La préparation est donc une étape aussi importante que la valorisation elle-même. Cette phase consiste à préparer l’environnement et les documents nécessaires.
Le cas échéant, il faut procéder à un retraitement des données comptables fournies : rémunération du dirigeant, biens en crédit-bail, participation des salariés, charges non-nécessaires à l’exploitation…
Choisir la méthode d’évaluation
Le choix de la méthode d’évaluation se fait selon le contexte de la cession et les caractéristiques de l’entreprise. Il est possible d’utiliser plusieurs méthodes en parallèle. Cela dit, il paraît souhaitable de privilégier une méthode de valorisation qui convienne aussi bien au cédant qu’au cessionnaire afin de parvenir à un prix accepté par les deux parties.
Calculer la valorisation d’une l’entreprise
L’évaluation de l’entreprise peut être financière ou globale. En plus des données financières, une évaluation globale prend compte de nombreux facteurs :
- Le positionnement de l’entreprise dans son secteur d’activité (étendue géographique, perspectives de développement, concurrence).
- La qualité du management (profil, gouvernance)
- L’état des équipements (pour les entreprises industrielles ou artisanales).
- Les actifs intellectuels (brevets, certifications, licences).
- Les compétences humaines.
- Les risques éventuels (environnemental par exemple)
Dans le cas enfin d’une opération de cession auprès d’un fonds d’investissement, il est utile aussi de vérifier que les paramètres de valorisation pris en compte pour l’opération permettent bien de satisfaire l’objectif de rentabilité attendu par l’investisseur.
Évaluer le prix de cession d’une entreprise : tout est relatif !
En conclusion, le grand nombre de méthodes de valorisation indique qu’aucune d’entre elles n’est parfaite. Votre cabinet de conseil peut vous orienter vers la méthode la mieux adaptée et travailler à une approche multi-critères. Cependant, déterminer la valeur d’une entreprise reste une tâche empirique. L’objectif de toutes les méthodes de valorisation reste celui d’obtenir une évaluation raisonnable afin de garantir une transaction équitable, tant pour le cédant que pour le repreneur.
Il en découle aussi que la valorisation théorique ne correspond pas systématiquement au prix proposé par l’acquéreur. Lequel pourra par exemple anticiper des synergies dont il rétrocédera indirectement une partie au cédant dans son prix d’acquisition. Encore une fois, au-delà de la valorisation théorique c’est le profil de l’acquéreur et la rentabilité qu’il attend dans cette opération qui contribueront à la formation du prix de cession.
Bon à savoir
Lors de la valorisation d’une entreprise, il est important de tenir compte de l’aspect fiscal de la transaction. Celui-ci varie selon que la vente se fait en actifs ou en actions. Une cession avec une sécurité fiscale vaut mieux qu’un bénéfice avec des risques fiscaux !